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La Grande Arnaque de Julien Moineau : Comment une Tournée de Bières a Fait Couler le Peloton

Le Machiavel de l’Arcachonnais Le 24 juillet 1935, sous un soleil de plomb qui transformait les routes landaises en véritables fournaises, se déroule l’une des escroqueries sportives les plus savoureuses de l’histoire du Tour de France. L’artisan de cette magistrale supercherie ? Julien Moineau, surnommé « Le Piaf », un cycliste français aussi rusé qu’un renard des […]

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La Grande Arnaque de Julien Moineau : Comment une Tournée de Bières a Fait Couler le Peloton

Le Machiavel de l’Arcachonnais

Le 24 juillet 1935, sous un soleil de plomb qui transformait les routes landaises en véritables fournaises, se déroule l’une des escroqueries sportives les plus savoureuses de l’histoire du Tour de France. L’artisan de cette magistrale supercherie ? Julien Moineau, surnommé « Le Piaf », un cycliste français aussi rusé qu’un renard des sables.

Cette 17ème étape entre Pau et Bordeaux, longue de 224 kilomètres, allait entrer dans la légende non pas pour les exploits sportifs, mais pour une stratégie digne d’un général napoléonien.

Le Piège Tendu au Barp

Julien Moineau, qui connaissait les routes girondines comme sa poche grâce à ses entraînements quotidiens autour d’Arcachon, avait tout minutieusement préparé. L’Arcachonnais avait d’abord tenté une première échappée classique à une quarantaine de kilomètres de Pau, montant même un plateau de 52 dents avec un développement de plus de 7 mètres – du jamais vu à l’époque ! Mais les Belges, menés par Romain Maes et Félicien Vervaecke, l’avaient impitoyablement repris du côté d’Aire-sur-Adour.

C’est alors que « Le Piaf » sortit de son chapeau son coup de maître : au Barp, à 40 kilomètres de Bordeaux, ses complices avaient installé un véritable « barrage de canettes de bière » tout le long de la route. Par cette chaleur caniculaire qui faisait grimper le thermomètre à plus de 32°C, comment résister à pareille tentation ?

L’Hydratation Fatale du Peloton

Tandis que l’ensemble du peloton, confiant et assoiffé, s’arrêtait pour « observer la trêve de la soif » et se désaltérer copieusement avec les bières offertes par ces « spectateurs » si généreux, Julien Moineau filait à 45 km/h sur la route plate des Landes, poussant son grand développement vers la gloire.

Cette époque bénie où l’alcool était considéré comme un véritable remontant pour les coureurs ! Il faut se rappeler qu’en 1935, les cyclistes n’hésitaient pas à emporter des mignonnettes de cognac dans leurs musettes et à faire des haltes au bistrot pour se « réhydrater ». Jacques Anquetil lui-même ne cachait pas sa préférence pour la sangria et le champagne, et Antonin Magne, double vainqueur du Tour, faisait même la promotion des spiritueux Clacquesin.

Le Triomphe de la Ruse

Résultat de cette machination digne des plus grands stratèges : Julien Moineau franchit la ligne d’arrivée de Bordeaux avec 15 minutes et 33 secondes d’avance sur le deuxième, Jean Aerts ! Un écart pharaonique pour une étape de plaine qui laissa le peloton pantois.

Cette victoire, la troisième et dernière de Moineau sur le Tour de France (après 1928 et 1929), couronnait la carrière d’un coureur qui était passé maître dans l’art de transformer ses connaissances locales en avantages décisifs. L’homme qui avait également remporté Paris-Tours en 1932 et terminé deuxième de Bordeaux-Paris cette même année 1935, prouvait qu’en cyclisme, l’intelligence peut parfois primer sur les jambes.

Le Stratège de l’Ombre

Julien Moineau (1903-1980), ce natif de Clichy devenu Arcachonnais d’adoption, était réputé pour être un équipier modèle, notamment d’Antonin Magne. Mais quand l’occasion se présentait, « Le Piaf » savait sortir ses griffes et « se créer ses propres opportunités ».

Cette anecdote, rapportée par « Le Miroir des Sports » de l’époque, illustre parfaitement l’esprit bon enfant qui régnait alors sur les routes du Tour, où la débrouillardise et l’astuce étaient aussi valorisées que la pure force physique. Une époque révolue où un coureur pouvait encore transformer une distribution de bières en stratagème victorieux !

Aujourd’hui, cette histoire fait sourire et rappelle que le cyclisme d’antan avait ses propres codes, où Julien Moineau reste dans les mémoires comme celui qui a prouvé qu’avec un peu d’imagination et beaucoup de culot, on peut faire boire la tasse à tout un peloton… littéralement !


Cette savoureuse anecdote du Tour de France 1935 témoigne d’une époque où l’esprit malin et la connaissance du terrain pouvaient encore faire la différence face aux pur-sangs du peloton. Julien « Le Piaf » Moineau avait définitivement mérité son surnom d’oiseau… malin !

Sources

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